Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 08:37
Une marée humaine d’indignation mais une énorme manipulation d’Etat au nom de l’union nationale
 
Société
actualité

Des millions de personnes ont défilé ce week-end dans toute la France en réaction à l’attaque de Charlie Hebdo et de la prise d’otages. La plupart ont manifesté pour la liberté d’expression, contre l’antisémitisme et tous les racismes. Des combats et des aspirations que nous partageons, comme nous partageons l’indignation, la tristesse et la révolte de l’immense majorité des manifestants.

Le NPA avait décidé de ne pas s’associer à la marche qui s'est tenue aujourd'hui à Paris pour ne pas participer à l’instrumentalisation et à la manipulation orchestrée par Hollande et Valls au nom de « l’Union nationale » construite pour tenter de faire croire à des intérêts communs entre ceux d’en haut et ceux qui subissent leur politique.

Tous les « saigneurs du monde » ou leurs représentants s’étaient donnés rendez-vous pour défiler. Ainsi, aux côtés de Hollande, Valls et Sarkozy, étaient présents, Netanyahou, le fasciste Orban et le représentant de Poutine qui emprisonne et tue des journalistes, des dictateurs africains, les premiers ministres britanniques, espagnols, italiens et grecs, champions de l’austérité et des politiques racistes, les meilleurs défenseurs de la Troïka et de l’OTAN... Bien des manifestants ont d’ailleurs exprimé leur refus de la récupération par le pouvoir. Dans quelques villes, les manifestations ont condamné l’attaque de Charlie Hebdo et ses suites, tout en se positionnant contre les politiques islamophobes et répressives, aliments essentiels du racisme en France.

Pour le NPA, la lutte pour la liberté d’expression et les droits démocratiques, contre le racisme est indissociable de la lutte contre l’islamophobie et l’antisémitisme, contre les lois répressives, contre la politique du gouvernement, les mesures anti-sociales et les interventions militaires impérialistes. Nous continuons ce combat qui va s’intensifier du fait de la politique du gouvernement. L’union nationale qu’il tente de construire est un piège qui flatte les préjugés chauvins et xénophobes contre les aspirations de la grande majorité de celles et ceux qui sont descendus dans la rue. Elle vise à imposer au monde du travail une politique au service du grand patronat et des banques.

C'est pourquoi le NPA tentera de prendre des initiatives unitaires le plus largement possible. Il est urgent que les salariés, la jeunesse, les classes populaires, s'expriment de façon indépendante de tous ceux qui mènent une guerre sociale et impérialiste contre les travailleurs et les peuples.

Montreuil, le 11 janvier 2015

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 17:53
15 novembre : enfin un barrage utile... contre ce gouvernement !
 
Politique
actualité

La machine à désespérer est lancée à plein régime et jeudi 6 novembre, l’exercice médiatique de Hollande à l’occasion de sa mi-mandat en est une nouvelle illustration.

Comme pour confirmer la nocivité de sa politique, il conclut lui-même sur la possibilité d’un nouveau 21 avril : la possibilité de voir, comme en 2002, l’extrême droite au second tour de la présidentielle. Il a beau essayer de se défausser sur l’Europe, il ne peut pas faire oublier que son premier geste une fois élu a été de ratifier le TSCG, ce traité européen qu’il dénonçait lui-même comme « traité d’austérité »... avant son élection.

Des cadeaux pour les uns, des coups pour les autres
C’est sa politique et celle de son gouvernement qui provoque la désespérance sociale et qui fait le lit de l’extrême droite. « L’État ne laissera pas faire la fermeture du site d’Aulnay PSA » avait dit enthousiaste le nouveau président... et l’État a laissé faire. Lâchés aussi les ArcelorMittal, les Goodyear, les Fralib, les Moulins Maurel...
Lâché et même réprimé lorsqu’il se met à lutter, le monde du travail a dû se faire rapidement une raison. Pendant deux ans et demi, Hollande et ses gouvernements ont multiplié les cadeaux aux capitalistes, satisfait toutes les revendications du Medef et attaqué systématiquement les droits des salariéEs, précaires, intermittentEs, chômeurEs, la protection sociale et les services publics.
Il trouve encore aujourd’hui le moyen d’annoncer un pas supplémentaire : à partir de 2017, les baisses d’impôt du Crédit d’impôt sur la compétitivité et l’emploi (CICE) seront transformées en baisse de « cotisations sociales pérennes ». Au final, 220 milliards de cadeaux par an pour les entreprises contre la promesse – qui n’engageait que ceux qui voulaient y croire, c’est-à-dire le gouvernement – de créer un million d’emplois. Résultat des courses de cette politique « généreuse » : un nombre de chômeurEs inégalé qui atteint 5 400 000, c’est-à-dire 500 000 chômeurEs supplémentaires sous l’ère Hollande !

Rémi, mort pour un projet inutile
L’inversion de la courbe du chômage, les sacrifices nécessaires à une reprise de la croissance et à des lendemains meilleurs, ne sont que du baratin. Il n’y a pas de limite aux régressions sociales parce qu’il n’y a pas de limite à l’appétit des capitalistes. Et parce que le gouvernement leur est entièrement dévoué, il n’y a pas de limite à l’austérité qu’il impose.
Élu pour nous débarrasser de Sarkozy, Hollande, avec son gouvernement, fait pire que lui, même en matière de répression, où on ne pensait pas que ce serait possible. Les sans-papiers pourchassés, les Roms dont les campements sont détruits, les étrangers qui attendaient le droit de vote... peuvent en témoigner.
On n’attendait rien de bon de ce gouvernement, mais avec le meurtre de Rémi par la police, l’intolérable a été atteint. Il a envoyé des centaines de flics pour imposer par la force un projet à la fois nuisible et illégal à Sivens. Il a délibérément provoqué les affrontements et ses grenades offensives ont tué. Il a ensuite menti sciemment.
Alors que les autorités savaient dès le début ce qu'il s'était passé, Valls déclarait à l’Assemblée nationale : « je n’accepterai pas une mise en cause de l’action des policiers et des gendarmes qui ont compté de nombreux blessés dans leurs rangs », stigmatisait les victimes : « Je n’accepterai pas ces violences. Il n’y a pas de place dans notre République, en démocratie pour les casseurs », et couvrait Cazeneuve : « Je n’accepte pas et je n’accepterai pas les mises en cause, les accusations qui ont été portées (...) à l’encontre du ministre de l’Intérieur »...
Et conformément aux précédents gouvernements socialistes, il se précipite dans toutes les aventures guerrières impérialistes.

Notre réponse, la mobilisation
Descendre dans la rue contre ce gouvernement doit être un sursaut élémentaire pour qu’enfin, la colère l’emporte sur le découragement. Le budget est de la première à la dernière ligne une déclaration de guerre aux classes populaires, et la répression est la seule réponse à celles et ceux qui se mobilisent. 
La mobilisation nationale du 15 novembre est une mobilisation contre ce gouvernement, contre l’ensemble de sa politique austéritaire et policière, raciste et guerrière. Ce gouvernement n’impose pas seulement un barrage à Sivens, un aéroport inutile et destructeur, l’usine des 1 000 vaches, mais le monde qui va avec...
Le seul barrage utile à construire est celui qu’il faut édifier contre les mauvais coups du pouvoir en place, contre l’extrême droite qui attend son heure en embuscade.

Partager cet article
Repost0
2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 07:45
La censure face à ce gouvernement peut et doit s’exprimer dans la rue
 
Politique
idées

Dans un contexte européen, de récession voire de déflation, de guerre à l’Est du continent et de montée des forces de droite et d’extrême droite, la France a une singularité: c’est le pays qui conjugue montée  d’une extrême droite d’origine fasciste et crise politique aiguë, gouvernementale et institutionnelle.

La démission du premier gouvernement Valls, quatre mois seulement après sa formation, et la nomination d’un deuxième gouvernement Valls, est une nouvelle manifestation de cette crise politique, que les institutions de la Ve République contiennent de moins en moins. Et la réponse de l’équipe au pouvoir à ces convulsions, c’est l’approfondissement du cours néolibéral et la préparation d’une politique autoritaire. C’est la mise en cohérence entre une politique d’austérité sans précédent et la composition d’une équipe gouvernementale clairement libérale, avec notamment le choix comme ministre de l’économie d’un associé -gérant de la banque d’affaires Rothschild, Emmanuel Macron, qui affirme haut et fort que la «gauche classique est un astre mort » et qu’il faut détruire «l’économie statutaire» – comprenez tous les acquis sociaux et statutaires publics qui peuvent encore protéger les salariés. Nombre d’observateurs et même de députés PS ont parlé de provocation pour caractériser la nomination de ce banquier au gouvernement [voir sur le site alencontre.org l’article consacré à la trajectoire d’Emmanuel Macron, publié en date du 27 août 2014].

Un gouvernement néolibéral !

Le choix de ce deuxième gouvernement Valls [le premier a duré du 31 mars au 24 août] est celui d’une fuite en avant dans l’application de la politique actuelle dite de «l’offre», une politique au service des profits capitalistes, toujours plus d’aides au patronat, toujours plus d’austérité, avec en perspective le vote d’un budget construit sur l’aide de 40 milliards aux entreprises et des réductions drastiques des dépenses sociales ainsi que des investissements pour les services publics. Ces mesures résultent de la pression des marchés financiers et des exigences du remboursement de la dette et de ses intérêts, sur laquelle se sont alignés Hollande et la direction du Parti socialiste. Cette politique a, d’ailleurs, lors d’un discours de Valls à l’université d’été du Medef [le 27 août 2014], été ovationnée par les patrons. Ce gouvernement est l’expression politique de l’alliance directe avec le patronat dans le cadre du «pacte de responsabilité ».

Austérité sans précédent car à la différence des politiques d’austérité de la fin des années 1970 ou des années 1980, l’offensive néolibérale actuelle vise à détruire ce qui reste d’acquis ou de conquêtes sociales arrachées depuis 1944-45 [dès mars 1944, le Programme du Conseil national de la Résistance établissait un programme qui définit les contours de « l'Etat social français].

Dans la compétition mondiale qui fait rage entre les Etats-Unis, les pays dits émergents dont la Chine et le « noyau dur » de l’Europe, les classes dominantes européennes et la bourgeoisie française ont décidé de casser le « modèle social européen » ou ce qu’il en reste: l’objectif est de baisser les salaires entre 20 et 30% comme en Grèce, en Espagne ou au Portugal. Cela passe par le blocage ou la diminution des salaires, mais aussi par l’allongement du temps de travail. Le ministre banquier (Macron) a déjà déclaré – dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point, un jour avant sa nomination officielle – que des accords d’entreprise pouvaient remettre en cause les 35 heures. L’agenda social du patronat et du gouvernement est de poursuivre le démantèlement de la sécurité sociale, de faire exploser les conventions collectives [de branche et à l’échelle nationale: un modèle suisse comme cela l’a été présenté lors de la dernière l’université d’été du Medef] et le code du travail en donnant la primauté aux accords d’entreprises [1], et de réduire les services publics.

Jusqu’à cette étape, la réalité de l’économie et de la société française – la 6e puissance mondiale – a amorti le choc des contre-réformes si l’on compare la situation française avec celle des pays d’Europe du Sud, mais les exigences du patronat comme les choix actuels du gouvernement indiquent qu’ils vont passer à la vitesse supérieure.

Une crise politique ouverte

La source de la crise politique, c’est ce changement historique mené par les gouvernements successifs qui ont détruit brutalement les conditions de travail et de vie de millions de gens. Ces politiques sont largement rejetées et provoquent d’autant plus une crise de représentation que les institutions comme les partis traditionnels ne sont plus que les relais des marchés financiers et des transnationales capitalistes.

Car, si les institutions de la Ve République permettent encore à François Hollande de gouverner, elles ne masquent plus la réalité des rapports de forces réels dans le pays. La politique de Hollande et Valls est minoritaire dans le pays, elle est minoritaire dans la gauche et elle est minoritaire dans le Parti socialiste. Jusqu’à quand le président et le gouvernement tiendront-ils?

Rappelons que la politique de Valls n’a pesé que 5,63 % lors de la Primaire présidentielle socialiste [qui s’est tenue en octobre 2011] ! Avec ceux et celles qui suivent Hollande cela peut aller jusqu’à 15 à 20 % du PS. Le gouvernement peut discipliner sa majorité parlementaire à coup d’articles 49.3 [2], en exigeant un vote de confiance à sa politique. Mais cela suffira-t-il ? On ne peut plus écarter l’hypothèse d’un gouvernement minoritaire à l’Assemblée nationale. A partir de là, deux hypothèses sont possibles: un nouveau gouvernement socialiste ou la dissolution de l’Assemblée nationale. La menace d’une dissolution peut contraindre les députés socialistes à s’aligner, surtout que dans la situation actuelle de nouvelles élections consacreront, très certainement, une large victoire de la droite et de l’extrême droite et un processus de dislocation du PS. Mais les députés socialistes savent aussi que Hollande et Valls les entraînent dans l’abîme.

Les divisions de la droite et la pression de l’extrême droite

Car ce qui guette aujourd’hui le pays c’est qu’un effondrement du PS laisse la place à une poussée de la droite et du Front National, sur un fond de montée du racisme et de toute sorte d’idées réactionnaires. Jusqu’où ira le nombre de suffrages qui se portera sur le Front national, soit d’élections anticipées qui le «boosteront», soit lors de l’échéance normale des présidentielles de 2017 ?

C’est la question qui est posée et qui surdéterminera toute la situation à droite. Quelle sera aussi la situation d’une UMP (Union pour un Mouvement Populaire) au bord d’une implosion résultant de ses affaires de corruption et de sa guerre des chefs ? De ces questions peuvent surgir des réorganisations de la droite qui peuvent s’ordonner autour du Front national et d’une droite autoritaire qualifiée de populiste mais aussi autour « des centres », prêts sous la houlette de l’Union européenne et du gouvernement de coalition allemand – entre la CDU et le SPD – à former une coalition d’union nationale allant du PS et des Verts au centre droit…

Nous n’en sommes pas là, en particulier parce que les institutions et le mode de représentation empêchent la formation de coalition d’Union nationale.

Enfin, tous les sondages indiquent que le PS serait balayé par les droites et l’extrême droite. Dès lors, la présence d’un candidat du PS n’est pas assurée au deuxième tour de la présidentielle, seule une division ouverte de la droite pourrait lui laisser un certain espace.

Le spectre de l’éclatement et de l’effondrement pour le PS

La trajectoire «sociale libérale» du Parti socialiste n’est pas nouvelle. Son intégration dans les sommets de l’Etat et du capital financier est avérée depuis plusieurs années. Même l’adjectif «social» de «social-libéral» est même de trop. Son processus de transformation de parti social-démocrate en type de «parti démocrate à l’américaine» est bien avancé. Même Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, reconnaît, à sa manière, que«l’identité du PS s’est dissoute dans la gestion». Mais le coût de ces transformations structurelles dans cette conjoncture de crise historique est tel que cela provoque des tensions, confrontations, des fissures et des fractures.

Qui peut dire ce que sera la situation du PS dans les semaines ou les mois qui viennent? Jusqu’à maintenant un processus comparable à celui du PASOK – le Mouvement socialiste panhellénique qui s’est effondré – semblait écarté, mais les choix de l’équipe Hollande-Valls peuvent provoquer un écroulement de ce PS. Deux cents députés socialistes ont signé un appel à soutenir le gouvernement, mais il y a 300 députés socialistes. Que font – ou feront – les autres? A ce stade, ces fragmentations ne débouchent pas sur des courants de gauche. Une des variantes à envisager, face à l’échec de Hollande-Valls serait une réorganisation de l’appareil socialiste avec Martine Aubry – qui se déclarent opposée à la suppression toute récente de l’encadrement des loyers – ou d’autres qui se profilent, comme étant «plus à gauche» que la direction actuelle. Mais tous, jusqu’à ce jour, ont accepté les politiques d’austérité. D’ailleurs, tous les «frondeurs», divers et variés, ont soutenu, voire participé à un gouvernement qui a adopté la ligne du «pacte de responsabilité», cet accord scélérat avec le patronat. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, occupant les avant-postes dans cette politique.

Il n’empêche que «trop c’est trop». Le Parti socialiste, selon Cambadélis, a perdu plus de 25’000 adhérents depuis deux ans. L’affaissement du parti est une donnée de la situation présente: quelle sera l’ampleur des divisions internes, des évolutions des uns et des autres? Jusqu’où une telle situation peut ouvrir, dans les rangs des militants socialistes et au-delà, des espaces de questionnements, de débats et de possibilités d’actions contre les politiques d’austérité ?

Et le Front de gauche ?

Cette crise politique gouvernementale risque aussi d’accélérer les tensions et les fractures au sein du Front de gauche [coalition qui a pris forme lors des élections européennes de 2009]. La formule initiale du Front de gauche est «caduque». Un coup terrible lui a été porté par le choix des dirigeants du PCF de s’allier, lors des élections municipales de mars 2014, dans les principales villes avec le Parti socialiste. Parti communiste qui poursuit ses discussions avec le PS pour des alliances lors des prochaines élections sénatoriales de septembre 2014.

Le PCF a beau dire que les militants socialistes ne suivent pas le gouvernement. Lui poursuit les discussions avec la direction du PS, celle qui soutient le gouvernement Hollande-Valls. Quant à Jean Luc Mélenchon [ex-figure de proue du FdG], il vient de démissionner de la direction du Parti de gauche [«son» parti et une des formations initiales du FdG] pour jeter les jalons d’un mouvement pour la VIe République… autour de sa candidature pour la prochaine élection en 2017.

Comment prétendre lutter pour la démocratie et s’inspirer de méthodes «de type bonapartistes» qui contournent les partis et rejettent la démocratie réelle de ceux d’en bas? La crise de représentation politique peut réserver des surprises, mais, si Chavez a eu un rôle progressiste contre l’impérialisme américain dans les conditions historiques spécifiques de l’Amérique latine, un projet de type «chaviste» peut-il constituer, dans l’Europe de ce début de XXIe siècle, une réponse à la crise?

Eléments de réponses anticapitalistes

Dans ce décalage entre la réalité du pouvoir et celle des rapports de forces sociaux réels, les tensions sociales et politiques ne peuvent que s’exacerber et l’explosion sociale ou démocratique peut surgir à n’importe quel moment et sur n’importe quelle question. Les manifestations racistes ou réactionnaires ne sont pas non plus à écarter. Lorsque les classes dominantes et les appareils traditionnels ne peuvent plus régler les problèmes brûlants de la situation par les méthodes parlementaires, alors c’est l’irruption des jeunes, des classes populaires, qui est à l’ordre du jour.

Les polarisations sociales et politiques entre une droite ultra du type «Tea Party» à l’américaine et des mouvements sociaux radicaux peuvent aussi constituer une des données de la situation. Quelles sont, alors, les pistes d’une réponse démocratique, radicale anticapitaliste à la crise?

 La question sociale reste au centre de la situation politique. Toute la politique économique et sociale du gouvernement doit être rejetée, en commençant par le «pacte de responsabilité » et le budget qui met en application les cadeaux au patronat et les attaques contre les services publics et la sécurité sociale.

La crise est telle – avec un chômage de plus de 5 millions de personnes [3] et une pauvreté qui explosent – que ce qui est à l’ordre du jour ce n’est pas un replâtrage ou un saupoudrage du pacte de solidarité avec le Medef, mais un programme d’urgence au service des travailleurs et travailleuses ainsi que du plus grand nombre: interdiction des licenciements, augmentation du Smic et des salaires, création massive d’emplois publics, défense des 35 heures et réduction du temps de travail, défense de la sécurité sociale, nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle des salarié·e·s, planification socio-écologique, annulation de la dette illégitime, rupture avec les traités européens.

La crise est si profonde que les demi-mesures ne peuvent constituer des réponses crédibles et qui s’inscrivent sur la durée. Les exigences des classes dominantes sont si fortes que la satisfaction des besoins sociaux élémentaires ne peut éviter l’affrontement avec les marchés financiers, le grand patronat, sa représentation politique, et l’Union européenne, ce qui implique la nécessité d’engager une réorganisation anticapitaliste de l’économie.

 La crise politique exige aussi des réponses démocratiques radicales. Une fois de plus, les institutions de la Ve République montrent leur caractère antidémocratique: alors que la politique du gouvernement est minoritaire dans le pays, Hollande et le gouvernement, concentrant tous les pouvoirs, passent en force. Pour dénouer cette crise politique, il faut donner la parole au peuple, mais la question n’est pas de remplacer une majorité par une autre dans le cadre de ces mêmes institutions et de ces mêmes politiques d’austérité engagées par la droite ou la gauche dite traditionnelle.

De même, quel sens a la revendication de VIe République si l’on maintient, comme le défendent Jean-Luc Mélenchon et les responsables du Front de gauche, la clé de voûte des institutions de la Ve République, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel?

Il faut un grand chambardement institutionnel: un démantèlement des institutions de la Ve République, en finir avec l’élection d’un Président de la République, et le mode actuel de scrutin majoritaire à deux tours. Plus largement, la crise actuelle de représentation politique exige la rupture avec les institutions actuelles et l’ouverture d’un processus constituant qui mette au centre la «démocratie réelle»: des assemblées élues au suffrage universel de la commune au niveau national qui décident de toutes les questions politiques, sociales et économiques. Les marchés capitalistes ne doivent plus primer sur la démocratie. C’est au peuple et à ses représentants de décider pas aux banquiers et capitaines d’industrie!

C’est ce que défendraient les anticapitalistes dans un tel processus. Cette nouvelle démocratie doit aussi s’accompagner d’une représentation proportionnelle de tous les courants et positions politiques. Un processus de déprofessionnalisation de la politique doit être engagé. Les revenus des élus ne doivent pas dépasser le salaire moyen du pays. Le cumul des mandats doit être exclu. Les citoyens doivent être régulièrement consultés, au niveau où les décisions doivent être prises, par assemblées ou référendums.. Bref, «une démocratie du peuple par le peuple et pour le peuple».

Les blocages politiques actuels exigent que les travailleurs et travailleuses et les classes populaires fassent irruption sur la scène sociale et politique. Bien sûr, les objectifs sociaux et démocratiques que défendent les anticapitalistes exigent d’autres rapports de forces sociaux et politiques, mais des tournants brusques sont à prévoir. Il ne faut pas laisser «la censure» aux diverses manœuvres parlementaires ou à la droite et l’extrême droite. Elle doit s’exprimer dans la rue.

De nouvelles générations comme celles apparues lors des grèves à la SNCF montrent que les salarié·e·s, lorsque les conditions de la lutte sont réunies et ont été réunies, résistent aux attaques gouvernementales et patronales, même s’il peut y avoir un décalage substantiel entre la combativité et une conscience politique anticapitaliste.

Les manifestations contre l’agression israélienne à Gaza témoignent aussi de la mobilisation d’un secteur de la population des quartiers populaires. Le 12 avril dernier une coalition de syndicats, d’associations, de partis a rassemblé des dizaines de milliers manifestants contre les politiques d’austérité. Il faut souligner que dans ces mobilisations, le NPA, avec d’autres, a eu un rôle positif. Il faut maintenant redoubler dans cette voie unitaire et rassembler toutes celles et tous ceux qui veulent s’opposer, à gauche, à la politique du gouvernement, sur des objectifs et des revendications concrètes, comme le refus du budget Hollande-Valls. Tout pas en avant pour la mobilisation populaire doit être soutenu.

Mais il ne faut pas, une fois de plus, retomber dans les ornières de combinaisons «plus à gauche», mais qui restent dans le cadre des politiques d’austérité et/ou des institutions actuelles. Face à la crise politique, qui désoriente, et démobilise le peuple de gauche, il faut l’action et la discussion commune, mais pas pour se retrouver à la remorque d’ex-ministres qui – il y a peu – soutenaient le pacte de responsabilité. L’efficacité contre le patronat, les droites et l’extrême-droite, c’est la rupture avec toutes les politiques d’austérité et l’indépendance nette vis-à-vis du Parti socialiste et de toutes forces qui s’allient avec lui.

C’est dans ce cadre que peuvent se construire des éléments d’une alternative et d’un rassemblement anticapitaliste. (30 août 2014)

François Sabado est membre de la direction du NPA.

 Cet article a été écrit pour la revue Viento Sur : http://www.vientosur.info/spip.php?article9354

Nous reproduisons ici le texte original français avec les notes insérées par la rédaction d’A l’encontre (http://alencontre.org/)

_______

[1] Plus d’un patron français, lors de cette dite université, a vanté les mérites de la loi sur le travail helvétique qui s’étale sur 32 pages; l’exposé des dérogations prenant plus de place. Ils n’ont pas mentionné la condamnation par l’OIT de la pratique patronale suisse concernant les licenciements de délégués du personnel, pratique qui place le patronat suisse aux côtés des pratiques patronales dans des pays d’Amérique centrale. (Rédaction A l’Encontre)

[2] L’article 49 de la Constitution de la Cinquième République (1958), alinéa 3, permet au gouvernement d’imposer l’adoption d’un texte par l’Assemblée, immédiatement et sans vote, ce à quoi l’Assemblée ne peut s’opposer qu’en renversant le gouvernement par une motion de censure, tel que le précise l’alinéa 2. (Rédaction A l’Encontre)

[3] Depuis 9 mois le nombre de chômeurs de catégorie A est en hausse. Fin juillet 2014, selon les données officielles de l’INSEE, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A – sans aucune activité – s’élève à 3’424’400. En cumulant ceux et celles de catégorie B (à la recherche d’un emploi et ayant exercé une activité de courte durée de moins de 78 heures sur le mois), et de catégorie C (à la recherche d’un emploi et ayant une activité courte de plus de 78 heures), le total s’établit à 5’083’800 en France dite métropolitaine. Ce nombre est en hausse de 0,8% (+40’600 chômeurs) sur un mois et de 5% sur un an. (Rédaction A l’Encontre)

Partager cet article
Repost0
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 10:23
Non au SMIC au rabais, pas de salaire en dessous de 1700 euros net10375 image 2 preview

Ca ressemble à une offensive en règle contre un des fondements du droit du travail : le SMIC. Le même jour, Pierre Gattaz, président des patrons du MEDEF, déclare dans Les Echos qu’il est pour la création d’un « SMIC intermédiaire ». 3 économistes qui avaient travaillé avec Hollande pendant sa campagne, déjeunent avec lui pour discuter de leur livre « Changer de modèle » dans lequel ils démontent le SMIC. Enfin autre proche du PS, Pascal Lamy (ex Organisation Mondiale du Commerce) se déclare pour la « création de petits boulots » payés en dessous du SMIC.

En fait de « nouveau modèle », tous ces « novateurs » se sont arrêtés sur le modèle des mini-jobs imposés aux privéEs d’emploi allemands qu’ils essaient de nous vendre. Avec des arguments qui ne sont pas prêts de nous convaincre : « il n’est pas question de faire un SMIC jeunes » prévient Gattaz histoire de ne pas réactiver les fantômes du CPE. Pourtant il y en a la couleur, le goût et l’odeur quand il propose pour les jeunes de « rentrer dans une entreprise avec un salaire adapté de façon transitoire, pas forcément au niveau du SMIC ». Ajoutant sans rire « Quelqu’un qui a le pied dans l’entreprise est à moitié sauvé ». Il n’est sûrement pas au courant des chiffres publiés par l’INSEE la semaine dernière qui annoncent qu’une personne sans domicile fixe sur 4 est salariée, avec 60 % de ces personnes, essentiellement des femmes, touchant moins de 900 euros par mois. C’est précisément le SMIC intermédiaire proposé comme solution.

Les exigences du MEDEF n'ont pas de limites. Après tous les cadeaux faits par Ayrault et Valls, ils auraient tort de ne pas tenter. Seule la mobilisation du monde du travail, des jeunes, des retraitéEs, pour donner une suite au 12 avril, pourra y mettre un stop.

Partager cet article
Repost0
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 09:57
Valls:au bulldozer 

"Plus vite" et "plus fort", Manuel Valls passe à la vitesse supérieure dans l'attaque au bulldozer contre les droits sociaux.

Ce sont les retraités, les bénéficiaires des prestations sociales et les fonctionnaires qui vont régler la première tranche de l'ardoise gouvernementale, permettant de financer les 30 milliards d'€ de cadeaux aux patrons.

Gel des retraites et des prestations sociales jusqu'en 2015, gel pour une nouvelle année des salaires des fonctionnaires, (dont le point d'indice n'a pas augmenté depuis 2010!), et comble du cynisme, il prétend ne pas toucher aux minima sociaux et annonce le recul d'un an de la revalorisation exceptionnel du RSA, du complément familial et de l'allocation de soutien familial!

Prendre aux pauvres pour donner aux riches, Sarkozy dont c'était pourtant la spécialité, fait désormais pâle figure à coté du tandem Hollande/Valls !

Il n'y a rien à négocier, et aucun dialogue à poursuivre avec ce gouvernement, dont la brutalité avec les classes populaires n'a d'égal que la servilité à l'égard des patrons.

claude et drapeau

"Plus vite" et "plus fort", Manuel Valls passe à la vitesse supérieure dans l'attaque au bulldozer contre les droits sociaux.

Ce sont les retraités, les bénéficiaires des prestations sociales et les fonctionnaires qui vont régler la première tranche de l'ardoise gouvernementale, permettant de financer les 30 milliards d'€ de cadeaux aux patrons.

Gel des retraites et des prestations sociales jusqu'en 2015, gel pour une nouvelle année des salaires des fonctionnaires, (dont le point d'indice n'a pas augmenté depuis 2010!), et comble du cynisme, il prétend ne pas toucher aux minima sociaux et annonce le recul d'un an de la revalorisation exceptionnel du RSA, du complément familial et de l'allocation de soutien familial!

Prendre aux pauvres pour donner aux riches, Sarkozy dont c'était pourtant la spécialité, fait désormais pâle figure à coté du tandem Hollande/Valls !

Il n'y a rien à négocier, et aucun dialogue à poursuivre avec ce gouvernement, dont la brutalité avec les classes populaires n'a d'égal que la servilité à l'égard des patrons.

Au lendemain du 1er succès qu'a été la manifestation du 12 avril à Paris, c'est unitairement dans la rue, dans les grèves et les manifestations que ça doit se passer ! Et le plus tôt sera le mieux, pour faire échec à une austérité sans précèdent !

Partager cet article
Repost0
9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 20:38
Lettre ouverte du NPA : Pour un week end de révolte de gauche !
 

Lettre ouverte aux travailleuses et travailleurs, aux jeunes, aux organisations syndicales et politiques qui ne participent pas à la majorité gouvernementale, associations et militants associatifs qui combattent pour les droits sociaux et démocratiques.

ChèrEs amiEs, chèrEs camarades

Depuis les manifestations contre le mariage pour tous, la droite et l’extrême droite sont à l’offensive. Les manifestations réactionnaires se succèdent. Après le refus du mariage pour tous, c’est maintenant le rejet de la procréation médicale assistée (PMA) et la remise en cause du droit à l’avortement. Dans cette course réactionnaire, l’extrême droite fasciste est en pointe : les slogans des manifestations contre la gauche, les homosexuels, les juifs, les musulmans, rappellent de mauvais souvenirs.
Si la droite et l’extrême droite sont à l’offensive, c’est parce que Hollande et la politique du gouvernement ne cessent de leur faire des concessions dans le même temps qu’ils multiplient les attaques contre les classes populaires. Une fois encore, la droite exige le retrait de la PMA et le gouvernement capitule en rase campagne, en repoussant le débat sur la loi sur la famille qui ne prévoyait même pas la PMA

 C’est ce qui arrive quand un gouvernement de gauche fait une politique de droite. Là est le fond du problème.

Depuis qu’Hollande est au pouvoir, toute sa politique est tournée vers les marchés financiers, le patronat et la droite. Il ne cesse de faire des cadeaux au patronat au prix d’une aggravation du chômage et des inégalités, d’une dégradation des conditions de travail et de vie de la majorité de la population. Le « pacte de responsabilité » proposé au Medef en est le dernier exemple. 30 milliards d’exonérations de cotisations sociales en plus et, pire encore, la liquidation de tout un secteur de la sécurité sociale : les allocations familiales ! En prime, pour financer ces cadeaux, ils préparent 65 milliards sur 4 ans  d’économies budgétaires au détriment des services publics qui vont trinquer et cela pour le plus grand profit d’un patronnat qui licencie et précarise.
C’est un gouvernement PS-MEDEF qui va mettre en oeuvre ces nouvelles attaques contre les conditions de vie de millions de personnes, alors qu’il y a plus de 5 millions de chômeurs dans le pays ! Un gouvernement qui imite et parfois dépasse celui de Sarkozy dans l’expulsion des sans-papiers, le démantèlement des camps de Roms, l’alliance avec les bétonneurs comme à Notre-Dame-des-Landes.
Pour stopper la droite et l’extrême droite il est nécessaire de mettre un coup d’arrêt à cette politique d’austérité d’Hollande – Ayrault qui renforce le patronat et la droite et crée le terrain de l’offensive des forces réactionnaires. Il faut interdire les  licenciements, augmenter les salaires, annuler la dette, défendre la sécurité sociale, le droit au logement et les services publics !

Plus que jamais, contre les attaques réactionnaires, il faut défendre les droits sociaux et démocratiques, les droits des femmes, des homosexuels, des sans papiers. La manifestation pour la défense de l’IVG , en solidarité avec les femmes espagnoles montre la voie. Il y a urgence, il faut une révolte de gauche. Nous nous adressons à tous les travailleurs, les jeunes, les militants, les organisations, à tous ceux et à toutes celles, qui, à gauche, rejettent la droite et l’extrême droite et s’opposent à la politique du patronnat et du gouvernement. Il nous appartient de réagir, de nous rassembler pour les faire reculer, reprendre l’offensive et ne pas laisser la rue à la droite et à l’extrême droite.
Pourquoi pas un grand week-end de révolte de gauche ?
Dans cette perspective, nous proposons, à l’ensemble des organisations de la gauche politique et syndicale qui ne participent pas à la majorité gouvernementale,  aux associations qui militent pour la défense des droits sociaux et démocratiques de se rencontrer pour agir en commun.

Partout, sur nos lieux de travail ou d’études, dans nos quartiers, dans nos communes, dans  nos quartiers, dans nos communes, dans nos villes, tous ensemble, préparons la riposte, contre la droite et l’extrême droite, et pour stopper la politique du gouvernement et du Medef.

Avec nos salutations anticapitalistes
Le 06/02/2014

Olivier Besancenot, Christine Poupin, Philippe Poutou.

Partager cet article
Repost0
5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 21:26
les nouveaux Bulletins de votes sont arrivés... #Cap.
Photo : les nouveaux Bulletins de votes sont arrivés... ;) #Cap.
Partager cet article
Repost0
25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 21:44
Vous avez dit opposition de gauche  ?
 
«Il faut créer une opposition de gauche dans ce pays », ne cesse de répéter Jean-Luc Mélenchon depuis le début de l’année. « Hollande fait la politique économique de la droite. (...) Pour la gauche, pour les gens de gauche, c’est la trahison, car c’est une politique de droite, et tout le monde le sait. »Cela n’est certes pas nouveau mais tant mieux qu’un des dirigeants du Front de gauche se déclare enfin dans l’opposition. Les députés du Front de gauche ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité. Là encore, tant mieux.
Mais à y regarder de plus près, l’affaire mérite discussion. D’abord parce que cette position ne fait pas consensus au sein du Front de gauche. Certes Pierre Laurent dénonce le « choix politique de droite » de François Hollande, l’Humanité « le commis des patrons ». Mais, dans le même temps, le PCF recherche partout des alliances avec le PS pour les municipales, au nom du rassemblement de toute la gauche, et dénonce même « la dérive gauchiste » de Mélenchon. Il se bat pour une alternative, un mythique changement de cap…
Les uns et les autres se sont retrouvés, vendredi dernier, pour « dépasser » leurs désaccords. Le PG conteste au PCF le droit d’utiliser le logo du Front de gauche, dont il a la propriété juridique, quand ce dernier est sur des listes avec le PS. Et rien n’est réglé ni sur ce point ni sur les têtes de listes pour les européennes. Il n’empêche que, pour Pierre Laurent, tout s’est déroulé « dans un esprit très constructif ». Juste un « problème de stratégie », dit Mélenchon...
Petit problème de stratégie ou rivalité pour la direction du Front du gauche dans le cadre d’une stratégie qui les rassemble ? Là est pour nous le fond de la discussion. Le PG s’inscrit dans la même stratégie que le PCF, celle d’une nouvelle majorité à travers des alliances parlementaires. Mélenchon ne tend-il pas la main en permanence à une partie de la gauche gouvernementale, Europe écologie les Verts ou la gauche du PS ? 
Alors oui, il faut construire une opposition de gauche, mais une opposition ouvrière et populaire qui prépare une riposte pour mettre en échec le gouvernement et le patronat, en rupture avec les politiques d’austérité, la logique du profit, le capitalisme. Pas une nouvelle mouture d’union de la gauche...
Partager cet article
Repost0
7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 20:26

Pacte de responsabilité : Hollande exauce les vœux du patronat !

Lors de ses vœux, Hollande propose aux patrons  un  « pacte de responsabilité ». Pierre Gattaz, le président du MEDEF applaudit et note qu'il est « très proche » de leur propre « pacte de confiance »  Il a raison, Hollande reprend mot pour mot le discours habituel des patrons : « moins de charges sur le travail, moins de contraintes »  en contrepartie de  « plus d’embauches et de dialogue social ».

10375 image 2 preview

Le pacte  a plusieurs volets. Le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi (CICE), cadeau fiscal aux entreprises, va être multiplié par deux, de 10 à 20 milliards.  La remise à plat fiscale promet de « voir comment la fiscalité des entreprises peut être mise au service de l'emploi ».  En clair il s'agit de réduire l'impôt des sociétés au moment où la TVA, l'impôt qui pèse le plus  sur les plus pauvres, augmente !

Mais le point central concerne la protection sociale.  En mai,  le Haut Conseil du financement de la protection sociale rassemblant les « partenaires sociaux » rendra son rapport au gouvernement. La commande est simple  « réduire le poids des cotisations pesant sur le travail, afin de favoriser l'emploi et la compétitivité des entreprises ». Le financement des allocations familiales est principalement visé, les patrons voulant récupérer les 35 milliards de la branche famille.

Un énorme mensonge…

Depuis 30 ans, toujours avec l'argument de l'emploi, les exonérations de cotisations sociales des entreprises se multiplient. En 2012 elles ont atteint 27,6 milliards d'euros. Pendant ce temps le nombre de chômeurs n'a cessé d'augmenter. Non !  La baisse des cotisations n'amène pas les patrons à embaucher.

… Et un choix :

La part de la richesse revenant aux  salariéEs - salaire et protection sociale- ne cesse de diminuer pour augmenter les  profits et l’enrichissement des actionnaires. 

Toute baisse des cotisations est une baisse de salaire.  Notre salaire est composé du net, touché directement chaque mois, et des cotisations. Les patrons le savent bien, eux qui parlent du coût du travail englobant salaire net et cotisations. 

La cotisation sociale est une part du salaire mutualisée et  redistribuée   aux chômeurs/euses, aux familles, aux malades, aux retraitéEs. Le patronat  voudrait ne payer (mal) les  salariéEs que quand ils et elles sont au travail. Il veut se désengager de la Sécu., il réclame sans cesse un financement par l’Etat, il préconise  assurances ou mutuelles pour la santé et fonds de pension pour la retraite.

Un combat à engager sans attendre.

Le gouvernement annonce une concertation et des décisions prises à l'automne pour entrer en vigueur en 2015. Le coup du dialogue social, nous ne le connaissons que trop. Il a donné  la contre-réforme des retraites et la loi sur la compétitivité des entreprises, machine de guerre contre le droit du travail. En plus il risque de se conclure autoritairement par ordonnances gouvernementales, inventées par De Gaulle (déjà contre la Sécu en 1967 !) et largement utilisées par Mitterrand et Sarkozy. 

Il n'y a rien à discuter. Le plus urgent est de convaincre, de construire la mobilisation, le rapport de force contre le gouvernement et le patronat.



    Partager cet article
    Repost0
    1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 20:36
    HOLLANDE : DES « VŒUX DE COMBAT » OUI, MAIS CONTRE LA POPULATION !
    23563_image.jpg

    Pour la deuxième année consécutive, Hollande s’est plié aux traditionnels vœux présidentiels. Cette année, son discours creux a montré que le président vivait dans un autre monde… L'année 2013 a été l'année de la crise, de l'explosion du chômage, de la précarité, des licenciements, alors que la bourse, elle, a bien augmenté… Mais Hollande a le culot d'expliquer que « les résultats sont longs à apparaître mais sont là », alors qu'à cause de sa politique et de celle de son gouvernement, la situation des travailleurs et des classes populaires a empiré.

    Aveugle et sourd, il continue à prôner pour 2014 une politique d’austérité et de baisse du coût du travail, proposant « un pacte de responsabilités aux entreprises », et prônant l’union nationale pour le « destin économique de la France ». Bref circulez y a rien à voir… sauf si vous êtes riche ou patron !

    Pour le NPA, 2014 doit être l'année des mobilisations unitaires pour s’opposer frontalement à ce gouvernement. L’année des mobilisations pour l'emploi et l'interdiction des licenciements, pour réquisitionner les entreprises qui mettent les salariéEs à la rue et les logements vides laissés à la spéculation, contre les politiques sécuritaires et racistes ou encore contre les interventions impérialistes de la France, en particulier en Afrique.

    Pour ne pas laisser la place à la droite et à l’extrême droite, nous avons plus que jamais besoin d’une opposition sociale et politique à la gauche de ce gouvernement, dans les urnes comme dans la rue. A plat ventre devant les riches et les patrons, Hollande est bien incapable d’inverser la courbe du chômage.

    En 2014, faisons tout notre possible pour inverser la courbe des résistances, la courbe de l’espoir.

    Partager cet article
    Repost0